Une entrevue exclusive avec les deux auteures sur leur collaboration...
L’ASSOCIATION
Comment vous êtes-vous connu?
J: J’ai connu Karine sur la page Facebook “Écrivain et passion écriture, aide à l’écrit”
K: Voilà! Page facebook. Elle m’a écrit intéressé à un groupe que j’avais à ce moment-là. Au fur et à mesure des conversations, on est devenu collaboratrice.
Qu’as-tu penser de Judith au premier abord?
K: Elle me posait un tas de questions! Mais je crois que ça permis de briser la glace et j’étais sincèrement heureuse de parler écriture avec quelqu’un et d’être challenger!
Qu’as-tu penser de Karine au premier abord?
J: J’ai apprécié dès le départ discuter écriture avec Karine. Elle avait un groupe d’entraide à l’écrit sur Facebook. Je trouvais son enthousiasme et sa façon d’explorer la création littéraire super intéressante. Ces exercices m’ont d’ailleurs aidé à créer l’idée de mon 3e roman Divin Enfer.
D’où vient l’idée d’une collaboration pour un livre?
J: Karine avait déniché un article de journal qui parlait de deux corps lovés, sous les cendres à Pompéi. Les spécialistes avait découvert l’ADN des corps. Deux jeunes hommes.
K: On se parle souvent et on faisait découvrir à l’autre un peu notre univers. C’était la première fois que la littérature LGBT et bien que j’ai commencé à m’en intéresser! Quand il y a eu la nouvelle que deux des corps de Pompéi étaient possiblement amant je me suis dit: tiens! Judith aimerait peut-être l’idée! Et plus on en discutait, plus on est venu à se dire que l’idée d’un livre à 4 mains n’étaient pas si fou! Les parties de chacune ont été plutôt claire. Judith voulait le FXF et moi le MXM. Cela était bien arrangé.
LA CRÉATION
Comment développe-t-on nos idées à deux? (Plan/façon d’écrire comme toi tu écrit tout d’un coup alors que moi jy vais par chapitre) qu’est-ce que t’en pense?
K: On discute. On se pose des questions. On se compare! Ce qui était merveilleux était que nous avions deux façons de fonctionner et Judith est une collaboratrice très respectueuse et patiente, mais toujours aux aguets pour les deadline!
J: J’ai découvert rapidement que nous avions deux façons de travailler différente. Moi, j’aime écrire un chapitre à la fois, le plus complet possible alors que Karine préférais écrire ses idées pour tous les chapitres et revenir par la suite. J’ai du travailler ma patience et j’espère ne pas avoir trop taper sur les nerfs de Karine avec mon excitation de voir sa partie.
FxF et MxM, on entend quoi par là? Est-ce que c’est différent d’un autre genre littéraire? Si oui ou non, en quoi?
J: Un roman FxF signifie Femme x Femme. Un roman MxM signifie Male X Male. Ce n’est pas nécessairement une littérature distincte des autres. Les histoires restent semblables (drame, science-fiction, horreur, romance, etc.), mais implique des relations de même sexe.
K: C’est en collaborant avec Judith et la maison d’édition, en apprenant sur le sujet que j’ai commencé à connaître ce genre littéraire. Les personnages sont homosexuels, mais pour le reste c’est un roman comme un autre.
Parle-moi de l’Amour … Une romance ça se développe comment?
J: Je suis une rêveuse et une romantique dans l’âme. Honnêtement, je base la création de mes romances par les histoires que j’ai lu ou les séries que j’ai écouté. Il y a un tas de bonnes idées partout autour. Pour cette histoire-ci, j’ai tenté de créer une romance imprévu. Dans le sens que j’ai voulu montré que parfois, la douleur d’une peine d’amour nous aveugle de ce qui nous pend au bout du nez. J’ai voulu démontré ici que si on prend la peine d’ouvrir les yeux, des choses merveilleuses peuvent nous surprendre et nous rendre la vie merveilleuse.
K: Même si dans mes histoires, je parle de l’amour, je le frôle délicatement pour Pompéi ça été un gros défie. Je me suis posé cette question: comment tombe-t-on en amour? ESt-ce qu’il ya des signes, des sensations et des paroles? J’ai commencé par comprendre mes personnages, les définir, leur parler et m’imaginer ce qu’ils ont vécu pour qu’en regardant en l’autre, ils trouvent ce qui leur a toujours manqué. La patience, l’écoute, le fait de flâner tranquillement et apprendre à se connaître, apprendre sur son corps et sur l’autre… Je ne sais pas si le rendu sera aussi bon que dans ma tête, mais j’ai voulu capter les premiers instants. Je ne voulais pas d’une romance hardcore ou tout se passe dans le physique. J’ai dû aussi m’adapter à la réalité d’un homme ( deux hommes). J’ai posé des questions autour de moi à des hommes hétéro comme homosexuel pour comprendre.
Des prises de bec à déclarer?
J: Pas à ce que je saches. Lol
K: Ouf… Elle est dure cette fille!
Comment l’écriture a-t-elle été pour chacune de vous? Comment vous vous êtes prises pour bien cerner votre partie?
J: Je dois admettre que j’avais une partie somme toute facile. Mon personnage est une auteure, comme moi. Cependant, j’ai eu à faire quelques recherches sur l’alcoolisme, qui façonne beaucoup ma partie, afin de rendre les choses le plus crédible possible.
K: En soit, l’écriture n’est pas compliqué. J’avais mon plan et j’avais fait mes recherches sur Pompéi et comment c’était un peu à cette époque. J’ai donné quelques détails historiques, mais ce n’était pas mon but. Je me suis débattu surtout avec la tension amoureuse et sexuelle de mes antagonistes. Trop ou pas assez?
Des complications en cours d’écriture?
K: La correction. Juste le mot synonyme me donne froid dans le dos.
J: Synonyme, ouais! J’y vais avec Karine. Je n’en peux plus des répétitions! Bien qu’au départ la correction m’a paru rude et difficile, elle a quand même amené du positif dans notre écriture. Elle nous a remis en question, nous a fait réfléchir et je crois que le produit final est de meilleure qualité.
Votre histoire a-t-il demandé beaucoup de recherche de part et d’autre?
J: J’ai fais quelques recherches évidemment sur la Maison Jean Lapointe et sur les thérapies que les gens pouvaient faire à cet endroit. J’ai eu aussi des informations de connaissances qui ont vécu des situations avec des personnes alcooliques.
K: Juste visualiser Pompéi à cette époque à été une recherche importante. Les rues, le port, le théâtre, les maisons, les esclaves, l’agriculture… J’espère ne mettent pas trop accroché dans ces détails.
Quelles sont été vos impressions de la page couverture?
J: Je suis évidemment très impressionnée de la couverture. J’adore les deux parties distinctes démontrant les deux histoires. De plus, j’adore l’écriture choisie par la graphiste qui fait très romain.
K: Je suis habituée de dicter ce que je veux pour la couverture, de rencontrer ma graphiste et d’élaborer notre stratégie. Cela m’a manquer un peu de perdre ça. Mais, la graphiste était très ouverte et nous demandait nos avis. Judith et moi avons suggéré quelques images et quelques idées et oui, j’ai été agréable surprise! Je suis très fière que cela représente visuellement notre histoire.
Comment votre collaboration avec la maison d’édition Homoromance s’est-elle déroulée?
J: J’écris des romances LGBT et je suis déjà publiée à cette maison d’édition. Dans notre processus de projet d’écriture, j’ai donc offert spontanément de passer par cette dernière.
K: Très bien. Cette maison d’édition travaille très fort pour augmenter la visibilité LGBT dans le domaine du livre. À l’affût des technologies et aime faire connaitre ses autres.
LE TRAVAIL DE FOND ( Relecture, correction, mise en page…)
On dit que la correction c’est le meilleur moment pour un auteur…
J: C’est une étape inévitable. C’est l’un des déplaisirs de l’écriture, mais on a pas le choix de passer par là. Quand tu as le nez toujours sur ton texte, parfois il est bon de laisser reposer un peu avant de commencer à corriger.
K: C’est sûre que l’auteure se doit de faire sa propre correction et même avec quatre pairs de yeux il reste des choses à changer. MAis j’avoue que celui-là a donner le tournis.
Des aveux! Qui est la meilleure en français?
J: Je crois qu’on a toutes nos forces et nos faiblesses. Bien que je crois être pas pire, je me rends compte au fur et à mesure de mes projets que j’ai encore des croûtes à manger. :-)
K: Judith est bonne! Elle a été très patiente avec moi! J’ai appris. C’est l’important, non?
Comment on prend ça les retours de la ME sur notre manuscrit?
J: Le premier retour, s’il en est un, a été de voir notre projet accepté. Ensuite, je dirais que cela nous a pris beaucoup de recul et de respirations lorsque nous avons reçu notre première correction. Au final, après avoir mis notre égo de côté, je crois que nous avons quand même bien réagi. Nous avons redressé nos manches et nous avons travaillé plus fort.. au final, je crois que cet électrochoc nous a été vraiment utile! :-)
K: le seul retour est au sujet de la correction qui a été houleuse.
LA PUBLICATION
Comment on se sent quand un de nos livres est publié/ qu’on le tient entre ses mains?
J: Au départ, avec mon premier roman, je ne croyais pas être publiée. Chaque roman est spécial et chaque nouvelle publication me rend super heureuse et fière. Je n’y crois pas toujours.
K: C’est une sensation qui oscille entre le malaise et la fierté. Le malaise est surtout lié à un étourdissement quand on réalise qu’on a passé par tant d’étape pour arriver à créer le manuscrit, tant d’heures, de fatigue, de joie et parfois de tristesse. Mais la fierté vient rapidement après, car notre coeur y a été mis, nos espoirs et encore bien autre chose de nous-mêmes.
Comment a été l'intéraction avec vos futurs lecteurs (es) s’est passé?
J: Présentement, la majorité des interactions se passent sur les médias sociaux. Beaucoup des lecteurs de romances LGBT sont européens. Homoromance Éditions travaille très fort pour tenter de percer le milieu québécois. Je crois qu’il y a quand même un potentiel et un besoin. Des gens sont partis de l’Abitibi pour venir au premier Salon du livres LGBTQ de Montréal.. ce n’est pas rien.
K: Hein? Il y a des lecteurs???!!!
Anecdotes croustillantes?
K: Je crois que je ne me trompes pas quand je dis synonyme. Nous avons planché beaucoup la dessus pour en faire un texte plus riche.
J: Croustillante? Il m’est arrivé d’écrire nue devant mon écran… (ok bye…)
UNE FOIS QUE LA POUSSIÈRE RETOMBE
Comment on se sent après le high de la publication?
J: Depuis le premier roman, j’étais constamment en écriture. J’étais excitée d’être publiée et motivée à écrire. En un an, j’ai écrit cinq histoires qui ont été ou seront publiées. Mais depuis deux mois, je dirais que je suis plutôt en mode silencieux. J’ai recommencé à travailler sur une suite à mon premier roman qui trainais depuis des mois au onzième chapitre… lol
K: Crevée. J’ai besoin de me poser et faire quelque chose de physique. Le prochain projet est sur le coin de la table et m’attend avec impatience par contre! Mais je crois que c’est important de laisser un temps de repos entre chaque histoire.
ET POUR LE FUTUR…
Quels sont vos projets à venir?
J: Comme mentionné plus haut, j’ai repris l’écriture de la suite de mon premier roman. J’ai enfin débloqué. Sinon, je dois bien avoir 5-6 idées de projets à faire lorsque j’aurais le temps de prendre le temps :-)
K: La liste est longue. Je travaille sur un roman en ce moment. Il est écrit, plus que la relecture. J’ai aussi une nouvelle en route pour automne 2018. Auto-édition et peut-être en ME pour le Roman.
Possibilité d’une autre collaboration co-auteure? Sur quel sujet?
J: Pourquoi pas. Les sujets à deux visions sont multiples. À suivre…
K: on continue d’en discuter c’est sur, mais je crois qu’on a besoin de revenir à nos histoires qui nous sont propres. La porte n’est pas fermée. Judith est une bonne partner!
Informations supplémentaires
*Le roman Douce Romance à Pompéi n'est plus vendu par Homoromance, mais par les auteures en auto-édition.
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